D’utilité primordiale et seuls responsables de la signification des actes et de l’application des décisions de justice en matière civile, les commissaires de justice semblent être malgré tout les professionnels du monde juridique et judiciaire les plus mal aimés du public et l’un des métiers les plus détestés par les français.
1. Un métier nécessaire à l’équilibre
Loin de l’image froide et négative qu’il renvoie, le métier de commissaire de justice est aujourd’hui encore majoritairement incompris et sous-estimé : il ne s’arrête pourtant pas à la simple confiscation de mobiliers.
Expulsion de logement, signification d’un jugement de divorce, mais aussi gestion des impayés à l’amiable, conseils juridiques, constatation d’une diffamation ou d’un plagiat sur internet, ou encore administration des immeubles… Le panel d’actions des commissaires de justice est bien plus large que peuvent le penser les gens et ne concernent pas que des actes punitifs.
On oublie souvent que sans les commissaires de justice, personne ne serait là pour faire appliquer les décisions de justice. Ils jouent un rôle de régulateurs indispensables, garantissant que la justice ne reste pas lettre morte. Leur intervention est toujours faite dans l’intérêt du justiciable, veillant à ce que les droits de chacun soient respectés.
2. Un métier social et empathique
On oublie de même, et ce assez fréquemment, que le métier de commissaire de justice est également un métier social et de patience : quand un huissier est chargé de récupérer un véhicule ou de faire régler des créances impayées, il a alors affaire parfois à un couple en plein divorce, à une famille en train d’éclater, à des personnes âgées endettées et dépendantes.
Dans ces situations, ce sont les qualités humaines de l’huissier qui sont sollicitées. Patience et empathie sont alors nécessaires et peuvent se montrer utiles dans les situations les plus délicates.
3. Un mépris commun, mais une utilité reconnue
Dans une société actuelle où le travail est vu comme un moyen d’épanouissement et de reconnaissance sociale par 85% des Français (selon une étude publiée par l’Edenred), il est difficile d’imaginer l’atteinte de ces trois objectifs par les commissaires de justice tout en sachant la vision que porte le grand public à leur égard.
Mal aimés et méconnus, les commissaires de justice traînent malheureusement derrière eux une image cliché et pourtant bien universelle qui ne fait pas l’unanimité chez les civils : vils et insensibles aux yeux de beaucoup, la seule mention de leur passage inquiéterait la majorité des concernés par leur venue. Cependant, il est important de noter que 83 % des Français considèrent cette profession comme utile au fonctionnement de la société, selon un sondage Ifop pour l’Union nationale des huissiers de Justice de 2019.
4. Une profession qui évolue
La profession de commissaire de justice est en pleine évolution. Elle est de plus en plus féminisée et se rajeunit. Aujourd’hui, 40 % des commissaires de justice sont des femmes, et ce chiffre devrait atteindre 70 % dans 20 ans selon des analystes. Ces changements démographiques contribuent à l’évolution des perceptions et des pratiques au sein de la profession, remettant en question les clichés traditionnels.
5. Impact des nouvelles technologies
Les nouvelles technologies impactent également fortement la filière. L’approche du métier est différente désormais, avec l’utilisation d’outils numériques pour la gestion des dossiers, la signification des actes et même pour certaines médiations. Cette modernisation permet une plus grande efficacité et une meilleure accessibilité des services juridiques pour les citoyens.
Conclusion
Malgré une perception souvent négative, les commissaires de justice jouent un rôle crucial dans notre société. Ils sont les garants de l’application des décisions de justice et veillent à l’équilibre des relations juridiques entre les citoyens.
La profession évolue, se féminise et se modernise, démontrant ainsi sa capacité à s’adapter aux besoins contemporains. En reconnaissant leur utilité et en valorisant leurs compétences, nous pouvons espérer une meilleure compréhension et une appréciation plus juste de cette profession indispensable.